LES ORIGINES DU REIKI ET LE REIKI DES ORIGINES… (3)

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Pour donner suite au texte précédent, qui traitait du Bouddhisme et du Dharma, nous continuons la remontée de cette période par…

LE SHINTOÏSME

Quand un enfant naît au Japon, un prêtre ajoute son nom au registre du sanctuaire local et le déclare avec un nom «Ujiko», littéralement «nom-enfant». Après sa mort, un «Ujiko» devient un «Ujigami», c’est-à-dire un kami (un esprit de la Nature). Ainsi, il est courant pour les japonais de pratiquer le Shintoïsme au cours de leur vie mais d’avoir des funérailles Bouddhistes, car dans le Shinto, le cadavre est impur, on ne le touche pas. Les différences de perspectives sur la vie après la mort sont considérées comme complémentaires et, souvent, la pratique rituelle de l’une a son origine dans celle de l’autre.

Le Shintô ou Kami-no-Michi en pur japonais, ou encore voie des Kami (dieux), est la religion indigène du Japon. Ses racines semblent remonter à la nuit des temps. Vers 9000 à 300 avant J.C., nous la trouvons dans la culture Jomon qui est la plus ancienne du Japon. Elle vénérait des figurines femelles mais on ignore si le Shintô en est directement issu. Puis de 300 avant J.C. à 300 la culture Yayoi possède des caractéristiques qui rappellent certains aspects fondamentaux de la foi Kami.

On pourrait rapprocher le culte des Kamis de la vénération des Esprits De La Nature, de ce que nous appelons «les Élémentals» (et pas les élémentaux!) dans le Druidisme. Chaque tribu ou clan et chaque région avaient ses propres dieux et ses propres rituels, sans relation avec ceux des autres régions.

Plus tard au cours de l’époque Kofun (entre le 3e et le 5e siècle) un peuple nomade d’Asie Centrale introduisit les symboles majeurs du Shintoïsme à savoir les trois trésors sacrés ou regalia: le sabre, le miroir du soleil et les joyaux d’Amaterasu, liés à une magnifique mythologie, que je ne développerai pas ici.

Bien que le shintoïsme n’ait pas de commandements absolus pour ses disciples en dehors de “vivre une vie simple et harmonieuse avec la nature et les autres.” Il n’y a pas d’interdits à proprement parlé dans le Shintoïsme.

“Le caractère sacré de la nature et de la vie constitue le fondement du Shintoïsme”

Le Shintoïsme considère que l’Univers est formé par le jeu d’énergies indestructibles apparaissant en un changement constant dans les phénomènes naturels et que celles- ci sont des divinités qu’il convient de vénérer pour obtenir leurs faveurs. 

L’Empereur auquel étaient attribuées les fonctions de Grand Prêtre était capable de maîtriser ces énergies de la Nature. 

Aujourd’hui encore, l’Empereur du Japon récite des prières, tourné en direction des quatre points cardinaux, durant une cérémonie qui a lieu la nuit du Nouvel An, afin de rétablir l’ordre de l’Univers et d’assurer la prospérité de l’année qui commence.

«L’esprit» du Shintô se base sur «Quatre Affirmations»:

La famille est le principal élément par lequel les traditions sont perpétuées

Les célébrations les plus importantes sont celles liées au mariage et à la naissance.

  • La Nature est sacrée. Être en contact avec la Nature est se rapprocher des kamis.
  • Les objets naturels sont vénérés car contenant Des Esprits Sacrés.
  • L’accent est mis sur la Propreté physique et les ablutions – purifications 
  • Pratiquer le Masturi: festivals en l’honneur des kamis.

C’est au cours de cette période que la dynastie impériale s’affirma au sein d’une population qui était organisée en clans et c’est à la même époque que furent construits les très anciens sanctuaires d’Izumo et d’Ise, aujourd’hui toujours en fonction, tenus pas des femmes. 

Puis vint la création du culte de l’Empereur, (qui était relégué à un rôle symbolique sous le long règne des Shôgun : XIIe- XIXe siècles). C’est en 1868 après plus de 250 ans de Shôgunat Tokugawa, que la restauration Meiji replaça l’Empereur sur le trône et en 1871, et que le Shintô devint religion d’État.

LE SHINTO D’ÉTAT

Avec la refonte de la constitution en 1868 sous l’ère Meiji, le Shinto devint la religion d’État de l’Empire du Japon sous le nom de Kokka Shinto. 

Dès 1872, un Office du culte Shinto (Jingikan) fut établi afin de promouvoir les rites et le culte officiel et tous les prêtres devinrent des employés de l’État. Chaque citoyen devait s’enregistrer comme membre de son sanctuaire local (Ujiko), devenant par le fait même, membre du sanctuaire d’Ise.

L’Empereur du Japon, descendant de la déesse Amaterasu, devient désormais chef de l’État et Commandant Suprême de la Marine et de l’Armée, il fit l’objet d’un véritable culte. 

En 1889, fut établi un sanctuaire dédié à l’Empereur Jimmu, nom posthume, selon le Kojiki, («récits des faits anciens») du fondateur mythique de la dynastie et du Japon actuel (-711 /-585) Ce culte prit une importance primordiale lors de l’expansionnisme du Japon durant l’ère Showa (1926-1989). 

En tant que Commandant Officiel Du Quartier Général Impérial à compter de 1937, l’Empereur Showa était considéré comme la pierre angulaire du hakko Ichiu: la «Réunion Des Huit Coins Du Monde Sous Un Seul Toit». Il fut ainsi instrumentalisé pour justifier l’expansionnisme et la militarisation du Japon auprès de la population japonaise. (procédé qui n’est pas nouveau !)

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’Empereur Tenno (1879-1926) censé être aussi de la lignée d’Amaterasu, «le père de tous les japonais», était donc un Kami sur Terre («ikigami» ou kami vivant). L’accent fut mis sur ce statut divin lors de la restauration Meiji.

L’Empereur Hirohito renonçât à ses pouvoirs divins et à son statut de dieu vivant  le 1 er janvier 1946, sous la pression des Américains, lors du discours «Ningen-Sengen», (Déclaration d’Humanité) Mais négocia de garder son statut d’Empereur. La famille impériale restera très impliquée dans le rituel Shintô qui unifie symboliquement la nation japonaise.

LE SHINGON

Souvent considéré comme le Bouddhisme Tantrique du Japon.

Toujours présent et très pratiqué au Japon, il correspond au Bouddhisme ésotérique, un courant religieux qui trouverait son origine en Inde.

 Le fondateur de l’École Shingon, Kôbô-Daishi, ainsi que ses enseignements ont participé au succès du Shingon, succès que le cours de l’Histoire n’a pas altéré: aujourd’hui, on compte douze mille temples Shingon au Japon pour environ quatorze millions de pratiquants. Mais plus encore, d’innombrables statues honorent Kôbô-Daishi, comme pour immortaliser le souvenir de ce maître dont la légende dit qu’il pouvait faire tomber la pluie grâce à ses rituels, le bouddhisme Tendaï lui, est associé à une forme de bouddhisme Mahayana ou Grand Véhicule, déjà détaillé dans l’article sur le bouddhisme.

A l’origine, le nom “Shingon” est la traduction d’un mot d’origine sanskrit “un mantra”, qui signifie “parole vraie”. Ces mantras, constitués de syllabes mystiques, étaient en fait des formules prononcées par les bouddhistes. Ils étaient considérés comme des sons sacrés.  Dans l’Inde védique (de 1800 à 800 av. JC), on les répétait pour obtenir des Dieux bonheur, force ou santé… Mais pour le Bouddha historique, le Bouddha Shakyamuni, ces pratiques étaient du domaine de la magie et de la superstition. 

Cela n’empêcha pas certains moines de créer leur propre courant religieux, car persuadés que les mantras pouvaient permettre d’accéder à l’illumination, ils formèrent une branche ésotérique du Bouddhisme et appelèrent cette voix le Véhicule de Diamant (Vajrayâna), source du Shingon. Pour eux, l’objectif de la pratique était de devenir soi-même un Bouddha.

Au centre de ce Bouddhisme ésotérique, le Bouddha Mahavairochana (en japonais Dainichi) fait figure de divinité Centrale. Ce nom “Mahavairochana” signifie “Le Grand Illuminateur de tout”; Symbole de la Vie éternelle et personnification de l’Univers, le Bouddha Mahavairochana est à la fois Tout, et Partout (Le Bouddha Sakyamuni n’en est qu’une simple émanation). 

Le Shingon, qui s’inspire de cette voie du Véhicule du Diamant, repose aussi sur deux textes sacrés, écrits vers le 2ème siècle en Inde: le Kongôtchô-kyô et le Daïnitchi-kyô. 

Le premier présente “le Monde du Diamant”, c’est-à-dire la Sagesse du Bouddha, cette dernière est comparée à la dureté et à la pureté du diamant, pouvant anéantir tous désirs et illusions. Le deuxième texte explique comment obtenir cette sagesse: par la “compassion”, les mantras, les mudras (gestes codifiés des mains)…

Retiré dans les montagnes, le maître Kôbô-Daïshi pendant la période Heian, au 9ème siècle, mène alors une vie ascétique. Le jeune moine décide d’aller en Chine, un voyage dont il reviendra ayant reçu «l’illumination»: sa rencontre avec Houei-Kouo (Keika en Japonais), septième Patriarche de l’École Shingon sera déterminante, il rentre au Japon pour transmettre, et sera considéré comme le huitième Patriarche de l’École. 

Ramenant avec lui plus de 200 travaux, dont la majorité sont des traductions appartenant au bouddhisme ésotérique, Kôbô-Daïshi se met dès lors à transmettre son savoir. En 816, il fonde le temple principal. La propagation du Shingon (appelé aussi “Mikkyo”) est alors très populaire auprès de la Cour et de la noblesse.  

LE BOUDDHISME TENDAÏ

Créée en 805 par le moine Saichô, l’École Tendaï est la forme qu’a prise au Japon l’École chinoise Tiantai du Bouddhisme Mahâyânique. Elle constitue depuis son apparition une composante importante et influente du Bouddhisme japonais. C’est une des formes du Bouddhisme Mahayana.

Au Japon, l’École eut pour fondateur le moine Saichô (767-822), qui s’était rendu en Chine en 804  et en rapporta les doctrines et les pratiques du Tendaï.

Saichô avait reçu les initiations de Kukaï, autre grand religieux de l’époque Heian, fondateur du courant ésotérique Shingon. 

L’École Tendaï peut donc être considérée comme le berceau du Bouddhisme japonais. Le Tendaï existe encore de nos jours et demeure une des plus grandes Écoles du Bouddhisme japonais.

L’École Tendaï observe les règles du «Grand Véhicule» (règles disciplinaires que Saichô qualifie de «Parfaites et Soudaines») incompatibles avec celles des Écoles Shingon de Nara qui adoptent celle du «Petit Véhicule».

La vision du Grand Véhicule (Véhicule unique contenu dans le sutra du Lotus) implique que Bouddha et, donc la bouddhéité se trouve en tout esprit humain et qu’atteindre la révélation est à portée de tous sans exemptions, à condition de sublimer les passions et souffrances qui lient les Hommes à la Terre, et non pas de les supprimer comme l’indiquent les règles Hinayana. 

Ce Grand Véhicule était également prôné par le Shingon, mais le Tendaï se différencie par l’observance du «Sûtra du filet de Brahma» qui est une discipline ascétique plus rigoureuse (sublimation des passions). En outre, le Tendaï impose douze années d’études et d’ascèses sur le mont Hiei.

Une autre notion importante; celle des Trois Vérités:

  • L’unification de la Vérité ultime et provisoire dans la Voie Moyenne.
  • La vérité provisoire est celle que nous expérimentons, les choses existent provisoirement : le siège sur lequel je suis assis, le corps et ses sensations., etc…
  • Tout est Vacuité Shunyata, tous les phénomènes sont vides, sans nature propre, impermanente manifestation d’une imbrication de causes et effets. Essence pure par nature et source première de tous les êtres. Ces règles valant aussi bien pour les prêtres que pour les laïcs. C’est la une des grandes différences qui existe entre le Tendaï et les Écoles traditionnelles Tendaï de Nara, les reléguant par un altruisme bienfaiteur au rang du Petit Véhicule.

LE CHAMANISME

N’oublions pas la population autochtone: Les Aïnous, ils ont un lien de parenté (ADN) avec les Aborigènes australiens. Les envahisseurs Chinois venant probablement de Corée, vers -1300, les ont repoussés dans la presqu’île d’Hokkaido, et ils n’ont pas disparu complètement aujourd’hui. Ils sont reconnus maintenant officiellement comme population autochtone. Ils nous intéressent car ils ont gardé leurs spécificités, soient leurs pratiques chamaniques. Pour eux les bruits de la nature sont comme les voix des dieux, le culte de la déesse du feu est très important, Les Aïnous continuent encore aujourd’hui de transmettre leurs traditions, ils disent qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir , et il n’est pas impossible que Mikao Usui les ait rencontré.

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LE SHUGENDÔ

Shugendô signifie :

 «Voie de l’obtention des pouvoirs divins par la pratique de l’ascèse.»

Le Shugendô tire ses influences des trois principales croyances japonaises. Il est fondé vers la fin du 7e siècle par «En-no-Gyoja», personnage mi-historique, mi-légendaire. Cette religion va se développer durant les 11e et 12e siècles puis se faire sévèrement contrôler durant l’époque Édo (1600-1868) par le Gouvernement Central, qui perçoit dans cette pratique un danger pour l’équilibre politique. Il est officiellement interdit en 1872 mais survivra de manière clandestine et refera surface lors de la «déclaration de liberté de culte» en 1945.

Les prêtres qui adhèrent à cette École sont appelés Shugenja ou plus souvent connus sous le nom de Yamabuchi, «Ceux qui dorment dans les montagnes».

La doctrine du Shugendô est basée sur Bouddhisme ésotérique du VIIIe siècle, mais avec une connaissance très succincte des écritures du Bouddhisme orthodoxe, c’est un courant spirituel à la croisée des chemins entre l’animisme et ce bouddhisme. 

Il est nécessaire de maîtriser les incantations traduites directement du sanskrit, qui confèrent un très grand pouvoir quand elles sont correctement récitées, en association avec les bonnes postures.

Du Shintoïsme, le Shugendô tient sa vénération pour les montagnes sacrées, lieux privilégiés où les moines peuvent se retirer et entrer en contact avec les Puissances Supérieures. Certaines chaînes montagneuses vont devenir de hauts lieux de pèlerinage. 

Les Yamabushi, prêtres du Shugendô, sont des moines itinérants, qui voyagent de village en village, suivant les chemins de pèlerinage les menant à leur retraite dans les montagnes. Ils étaient à la fois craints et respectés pour les pouvoirs magiques acquis grâce à leur ascèse, et ce avant la fusion et l’influence avec un certain bouddhisme simplifié, car avant, ils étaient alliés aux Ninjas, ce qui donnait un mélange assez détonnant entre l’Art de la guerre des mercenaires et la magie des Yamabushi! Les Yamabushi étaient des moines guerriers que certains n’hésitent pas à comparer aux templiers d’Occident. Pratiquant des expériences extrêmes, où ils mettaient leur vie en danger, ils disaient se purifier en cela des souillures de la condition humaine.

Aujourd’hui, le Shugendo est toujours bien présent et a abandonné la magie et la superstition, sous l’influence du bouddhisme et il revient surtout au pèlerinage dans les montagnes, véritable expression et révélateur de la foi.

Et pour terminer, voici le zen, car très présent chez Mikao Usui.

LE ZEN

Pourquoi aborder ici le Zen? Parce qu’il est dit que Mikao Usui pratiquait le Zen au moment de prendre retraite sur le mont Kurama.

Du VIe au XIIIe siècle, le bouddhisme zen fut importé de la Chine au Japon, par vagues successives. C’est au XIIIe siècle que le moine Dôgen  importa le Zen Soto et le moine Eisai (ou Yosai) le Zen Rinzai en 1191. 

Ces deux Écoles, comme en Chine à partir de la dynastie Song, constituent encore aujourd’hui, avec l’École Obaku le paysage du Zen japonais. 

C’est le zen Rinzai qui va cependant s’imposer, du moins politiquement dans un premier temps, avec la mise en place du système dit des Cinq Montagnes, où «Cinq Grands Temples» dominant tous les autres.

Le courant Zen et la pratique du Zazen (méditation assise pratiquée pour atteindre l’éveil) eurent beaucoup de succès au Japon et s’accompagnèrent du développement par les moines de plusieurs Arts et techniques, directement importés de Chine, ou créés localement en intégrant des éléments du Nord de la Chine et de la Corée. 

On peut citer comme exemple la cérémonie du thé ou les principes de l’esthétique simple et dépouillée. 

Le Zen japonais est aussi fortement influencé par le Taoïsme, dont on retrouve certains symboles et notions.

On peut dire approximativement que le Zen Soto insiste sur la pratique de Zazen (de za assis et zen méditation) et de Shikantaza (seulement s’asseoir) alors que le zen Rinzai fait une large place aux Koân qui sont des aphorismes, c’est-à-dire des paradoxes à visée pédagogique, Les koan (École Rinzai) sont des propositions le plus souvent absurdes ou paradoxales que pose le maître et que le disciple doit dissoudre (plutôt que résoudre) dans la vacuité du non-sens et, par la suite, noyer son Moi dans une absence de tensions et de volonté, que l’on peut comparer à la surface parfaitement lisse d’un lac reflétant le Monde comme un miroir, par exemple “Quel est le bruit d’une seule main qui applaudit?” (que l’on retrouve dans le Druidisme antique).

Zazen est la voie de l’éveil (Le satori ou Anshin- Ritsumeï cher à Mikao Usui) et la pratique elle-même est la Voie de la réalisation.  Pratique et Éveil sont comme la paume et le dos de la main. 

Il suffit de s’asseoir immobile et silencieux pour s’harmoniser avec l’illumination du Bouddha.

Néanmoins, selon le Bouddhisme zen, même l’Éveil ne saurait être un but en soi.

Comme toutes les versions sinisées du Bouddhisme, le Zen appartient à l’ensemble mahayana, qui affirme que chacun possède en soi ce qu’il faut pour atteindre l’illumination.

A suivre…

Le Reiki de Mikao Usui.

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